Le billet du mois par Fred Panza

 

Tom Senninger, un pédagogue allemand a beaucoup travaillé sur la notion d’apprentissage. On peut illustrer sa théorie des trois zones d’apprentissage avec le schéma ci-dessous.

 

5d6cc61f-ee13-4f72-9455-19bc5a1db19bLorsque nous nous sentons à l’aise dans un contexte précis, que nous y agissons avec aisance ou avec des automatismes, que notre performance y est régulière, nous pouvons dire que nous évoluons dans notre zone de confort. Cela est souvent le cas lorsque nous avons acquis une certaine expérience.

Pourtant, évoluer de manière constante dans cette zone peut apporter des inconvénients, tels qu’un possible ennui lié à la routine ou une baisse de vigilance. Mais surtout, en restant confiné dans notre zone de confort, nous prenons le risque de ne pas évoluer ou progresser.

Pour faire de nouveaux apprentissages, il sera nécessaire de s’aventurer dans la zone de risque (ou zone d’apprentissage). C’est dans cette zone que nous pourrons découvrir de nouvelles choses afin d’apprendre et de progresser. Il faut toutefois faire un effort pour y pénétrer. Il peut y avoir un stress négatif, mais son niveau doit rester acceptable.

Si cela n’est pas le cas, c’est que l’on s’approche de la 3e zone, la zone de panique, où la peur est si forte qu’elle rend l’apprentissage et/ou le progrès impossible. Il s’agira donc d’éviter de s’y aventurer car cela est contre-productif.

En tant que coach, nous sommes régulièrement en présence de personnes souhaitant se fixer de nouveaux défis. Ceci est le cas particulièrement pour toutes les personnes engagées dans une transition professionnelle.

Pour accompagner ces personnes dans l’exploration de leur zone de risque/apprentissage, il est utile de garder à l’esprit quelques principes facilitateurs:

  1. Avancer par petits pas: Viser de petits objectifs en premier. Les petites différences sont souvent celles qui finissent par faire une différence!!
  2. Ne pas avancer trop loin hors de sa zone de confort: Pénétrer par mégarde dans la zone de panique risque de s’avérer contre-productif.
  3. Commencer par des situations sans enjeu majeur: S’exercer en premier lieu dans des situations comprenant des risques limités et contrôlés.

« C’est bien beau ces principes! », me direz-vous, et nous les coachs, dans tout ça? Sommes-nous en position d’aider l’autre à quitter sa zone de confort si nous ne le faisons pas nous-mêmes de notre côté? Sommes-nous aussi victime du syndrome du cordonnier mal chaussé?

Peut-être bien… En tout cas, je suis assez frappé par le nombre de coachs qui, une fois formés, se complaisent dans l’exercice répétitif de leur activité et prennent le risque (!) de s’enfermer dans leurs habitudes et leurs certitudes. Une certaine suffisance pourrait même parfois poindre le bout de son nez…

En sachant que les principes facilitateurs énoncés ci-dessus restent aussi valables pour nous coachs, quels petits pas (et dans quelles situations « contrôlées ») pensons-nous entreprendre dans les prochaines semaines pour sortir de notre zone de confort et de continuer à progresser dans notre activité?

Fred Panza, Coach et formateur, Octobre 2014