– Cher collègue coach, ça me fait plaisir de te revoir, ça fait bien longtemps que nous n’avons pas pris le temps d’échanger. Aujourd’hui, j’aimerais aborder avec toi la question des relations à l’œuvre au cours d’un coaching.

– Très bon choix de thème, cher collègue, il y a effectivement matière à discuter. Nous pourrions commencer par reprendre tout ce qui se passe dans les premiers instants d’une rencontre entre un coach et son coaché et qui favorise (ou non) l’instauration d’une relation de confiance.

– Ah oui, c’est intéressant. Et si, ensuite, nous abordions les spécificités de la relation entre coach et coaché ? Une relation de coaching professionnelle sous-entend en effet une conversation basée sur un échange d’égal à égal entre les deux acteurs. Nous disons souvent que les questions du coach trouvent leurs racines dans le discours du coaché et nous pourrions ajouter que les réponses du coaché vont dépendre elles-mêmes des questions que le coach lui aura posées. C’est bien grâce à l’un que l’autre peut avancer, et vice-versa.

– C’est vrai. La relation entre coach et coaché est absolument fondamentale et va en partie déterminer ce qui va se dérouler pendant les rencontres. Toutefois, ceci est assez connu et je pense à une autre relation qui prendra aussi une grande importance au fil du coaching. Je pense à la relation que le coaché entretient avec sa situation.

– Génial, oui, très juste. Selon notre vision, le coach a tout à gagner à approfondir la relation du coaché avec son problème. On parle ici de la question du sens que la situation prend pour celui qui la vit. Pour aboutir à un comportement différent, je suis intimement convaincu que le coaché doit souvent passer d’abord par un changement de perception, de sens ou de vécu. C’est donc sur la relation entre coaché et situation que le coaching va régulièrement se jouer.

– Merci de souligner cet aspect. Ce que tu dis là me fait penser qu’il y a encore un autre niveau de relation qui intervient en coaching. Je pense même qu’il est peut-être encore plus central que les précédents, et c’est pourtant un aspect moins connu, me semble-t-il.

– Oh, là, tu as capté mon attention, cher collègue, je t’écoute attentivement.

– J’y viens. Je me dis qu’au final, le véritable objectif d’un coaching, au-delà de la situation et du lien que la personne entretient avec elle, réside dans le fait de permettre au coaché d’augmenter sa connaissance de lui-même. C’est donc peut-être bien dans la relation du coaché avec lui-même que résident la richesse et la réussite d’un coaching.

– Je n’avais jamais vu ça sous cet angle et, en effet, ça me parait vraiment très important. J’aimerais quand même ajouter encore une remarque. Tu as vu tout ce qui a surgi de nos échanges ? Serait-ce encore un niveau supplémentaire de relation, celle de coach à coach comme elle existe en intervision ?

Et si nous vous demandions à vous tous, collègues-coachs, de rejoindre cette discussion-intervision et de l’enrichir encore en nous envoyant vos remarques sur le sujet ?

Frédéric Panza, coach et formateur, mars 2017