Le billet du mois par Natacha Andenmatten

Pour cette rentrée, j’aimerais aborder avec vous un sujet délicat, celui de l’éthique du coach, à travers un questionnement simple. Nous avons tous en nous des compétences diverses et variées qui peuvent nous amener parfois à quitter notre rôle de coach pour marcher dans d’autres chaussures. Cette tendance peut être d’autant plus marquée si nous avons une expertise de la problématique ou du monde dans lequel évolue notre coaché. Est-ce véritablement un problème ?

C’est là où la notion d’éthique intervient. La réponse n’est pas si simple…

Certains coachs mettront en avant le fait que, dans la mesure où vous répondez au besoin du client, il est bienvenu de se servir de l’ensemble de ses compétences. « Il n’y a pas de coaching chimiquement pur. » Les coachs sont parfois amenés à prendre la casquette du formateur, de l’expert, voire même du thérapeute ! Je vous imagine déjà frémir en lisant ceci tant le risque de dérapage est grand ! Evidemment, ces derniers préciseront que seul le fait de changer de postures en toute conscience rend cet exercice éthiquement correct. Essayons de voir ce que dit la déontologie de notre beau métier de coach. Je vais faire référence ici au code de déontologie d’ICF.

Le coach doit s’engager à faire des déclarations exactes et précises sur les services qu’il propose en tant que coach. Il semble donc indispensable que tout changement de posture soit non-seulement fait de manière consciente mais explicite pour le coaché et en accord avec ce dernier. Selon ICF, il est indispensable de contractualiser les rôles, responsabilités et droits de chacun avant d’entamer une relation de coaching. Le coach devrait donc présenter les différents rôles qu’il pourrait être amené à endosser d’entrée de jeu. Pas facile de savoir à l’avance de quelles compétences ou postures nous aurons besoin. Et pourtant si cela n’est pas clarifié, le risque est que nous abusions du pouvoir qui nous est donné en prenant un rôle non souhaité. Dans ce cas, nous pouvons nous demander qui est le bénéficiaire final de cette prise de pouvoir : ce changement de rôle sert-il réellement les besoins du coaché, ou plutôt ceux du coach, qui assoit ainsi son savoir, sa science et son ego ?

La même question éthique m’habite régulièrement en tant que formatrice au coaching. J’essaie au mieux de me tenir à la transmission d’un savoir, d’un savoir-faire et d’un savoir-être qui permettront à mon apprenant de développer ses propres compétences et son autonomie dans le respect à son tour de ces normes éthiques. J’ai parfois un positionnement un peu rigide devant le danger de mixer certaines approches thérapeutiques à notre profession (hypnose, EMDR, …). Ces outils, pour autant qu’ils soient véritablement maîtrisés, sont certainement très puissants, mais ils ne sont pas essentiels à notre pratique.

Chez Coaching-Services, nous avons fait le choix de vous présenter et de vous transmettre différentes approches du coaching respectant les normes déontologiques de notre profession. Que cela soit au travers de notre formation au coaching individuel ou via nos cours de formation continue, nous nous efforçons de rester droits dans nos basquettes, sans trop changer de casquettes !

Natacha Andenmatten, coach et formatrice chez Coaching-Services