Les motivations de nos clients pour entamer une formation de coaching sont diverses. Dans la majorité des cas, deux motifs sont présents: d’un côté, les participants-es ayant le projet d’une réorientation totale ou partielle de leur activité professionnelle; de l’autre, des professionnels du social, de la santé, du management ou des RH souhaitant introduire une coloration coaching dans leur pratique sans pour autant se définir coach à part entière.

Cette dernière catégorie interroge le formateur et le coach que je suis. Est-il possible et souhaitable d’intégrer le coaching dans son métier ? Sans pouvoir faire le tour de ce vaste sujet dans un édito, je vous soumets quelques réflexions qui vous aideront à aller plus loin dans votre prise de position.

Même dans le cadre d’un processus de coaching complet et selon les objectifs, le coaching chimiquement pur est un leurre. Si on analyse finement les postures adoptées dans un coaching, l’observateur constatera que le coach prend pour un bref instant d’autres casquettes : il informe, donne un éclairage de la situation, présente un outil ou un concept qui permettra au coaché de réfléchir plus loin et autrement, joue le rôle d’un autre, exerce le client dans une compétences relationnelle, raconte une histoire etc… Cela fait sens de quitter sa posture coach lorsque on le fait en toute conscience et transparence avec son coaché. Jongler avec les postures est une compétence de coach tant qu’elle est pratiquée en position basse et dans une volonté affirmée de viser sa propre inutilité. En outre, il s’agit d’apprécier le degré d’autonomie et de maturité de son client pour mesurer le risque de se trouver enfermer dans une posture de formateur, par exemple. Toutes les postures ne sont pas pour autant utiles et à propos, celle de conseiller est tellement à l’opposé d’une approche coaching qu’elle me paraît dans tous les cas inappropriée.… Ou alors la démarche coaching était inadaptée à la situation.

En bref, si les professionnels du coaching n’adoptent pas stricto sensu une posture coach à 100%, il est, à plus forte raison, envisageable de colorer par moment sa pratique professionnelle d’une teinte coaching. J’appuierai encore cette affirmation par mon vécu. Il m’arrive très occasionnellement de me retrouver à exercer mon premier métier d’enseignant. Ma manière d’enseigner est totalement différente d’autrefois. Aujourd’hui, je passe mon temps à tirer parti des ressources du groupe, à les articuler, à rendre actifs les élèves, à renvoyer leurs questions pour que les élèves y répondent eux-mêmes, à me mettre en retrait, à faciliter la découverte et la compréhension du savoir, à valider ce qui va dans la bonne direction et en dernier recours à transmettre ou à corriger ce qui a été dit.
Cette première réflexion engendre d’autres questions. Quelles différences et limites existe-t-il entre une prestation coaching et une posture coach intégrée à une profession? Quelles compétences spécifiques concerneraient les personnes articulant leur métier de base et le coaching ? Dans quelles circonstances est-il judicieux de prendre une posture coach ?

Dans un prochain article, j’aborderai ces questions sous l’angle du manager s’appuyant sur le coaching dans l’exercice de sa fonction. Ces réflexions seront enrichies par nos formations et des intervisions données à des managers désireux de diversifier leur palette d’interventions par des outils coaching.

N’hésitez pas à prendre contact avec COACHING-Services (egubelmann@coaching-services.ch) si vous êtes curieux de connaître ce qui est possible de faire dans ce domaine.

Eric Gubelmann coach accrédité ICF et formateur en coaching, avril 2016