Luc Plamondon écrivait « j’aurais voulu être un artiste… (…) j’ai réussi et j’en suis fier, au fond je n’ai qu’un seul regret, je ne fais pas ce que j’aurais voulu faire. »

En voilà une phrase à laquelle nous pouvons être confrontés régulièrement, que cela soit pour soi-même ou émergeant de la bouche de nos coachés! Tant de regrets, d’impression de s’être trompé de chemin, d’avoir choisi une voie qui ne nous correspondait pas, qui finalement nous amène à voir notre passé avec un sentiment de regrets sur le temps perdu. Et pourtant…

Le chemin vers la connaissance de soi est fait d’expériences qui par leur ressenti négatif ou positif va nous permettre de prendre conscience de nos forces, nos faiblesses, nos valeurs et de nos comportements. Dès lors, comment juger négativement un parcours de vie ?

Nous sommes libres de faire les changements que nous souhaitons à n’importe quel moment de notre vie, alors où est le problème ?

Voici quelques pistes de réflexion :

Nous sommes tous pris dans une réalité quotidienne qui va vite, très vite. Nous sommes sollicités de toute part, les informations pleuvent et notre besoin de gérer ce quotidien survolté nous empêche de voir plus loin. Imaginez donc notre cycliste qui pédale le nez dans le guidon afin d’atteindre la vitesse souhaitée. A-t-il pris le temps de lever la tête et de regarder les options de chemin qui s’offrait à lui ? Et peut-il le faire en toute sécurité à pleine vitesse ? Or, comment remettre en question nos choix de vie si nous ne prenons pas le temps de ralentir par moment ?

Entre aller vers l’inconnu et rester dans un univers connu, quelle est la solution la plus rassurante ? Redouter la perte de maîtrise est un instinct de survie. Si nous sommes confrontés à un système déjà difficile, que nous nous sentons déjà à la limite de nos capacités, comment imaginer prendre encore un plus grand risque en changeant notre manière de vivre ou de penser ? « Je ne suis pas fou, mieux vaut être malheureux de manière prévisible que mort pour avoir pris de trop grands risques » (dixit un de mes client).

Ces questions bien légitimes, ne sont qu’une ouverture à la réflexion. Le coaching prend toute sa valeur dans cette occasion privilégiée de ralentir, de faire des arrêts sur image et de remettre en question notre manière de voir le monde. Les croyances de chacun méritent considération au même titre que ses choix sans jugement, sans pression et sans obligation de changer mais avec la distance nécessaire pour s’apercevoir que toute vérité est une question de point de vue.

Or, le coach peut-il accompagner le coaché sur le chemin du changement et de la prise de distance s’il ne le parcourt pas lui-même ? Si lui-même est pris dans la frénésie d’un rythme quotidien soutenu ? C’est avec une grande humilité que j’essaie de répondre à cette question car je me sens facilement concernée par ce « trop, trop vite ».

Mon chemin et celui de l’autre sont deux chemins différents. Il n’a pas besoin de mon expertise mais de mon soutien, de mon empathie et de mes capacités à le faire réfléchir au-delà des questions qu’il se pose lui-même. Pour ce faire, j’ai besoin d’être pleinement présente, d’avoir une disponibilité d’esprit suffisante pour pouvoir m’adapter à son chemin et à son rythme !

Pour l’aider à identifier son système de valeur et ses croyances, je dois au moins avoir pris conscience de mon propre chemin, de mes propres valeurs, de mes forces et de mes faiblesses. Je dois accepter que ma vérité ne soit en rien supérieure à celle de mon client. Ce chemin de connaissance de soi nécessite du temps et de la distance.  C’est donc une priorité de vie pour le coach que de gérer son rythme de vie et de garder cette capacité à prendre de la hauteur.

Et vous, comment gérez-vous votre rythme de vie et vos priorités ?

A bon entendeur… et à vos réactions !

Natacha Andenmatten, coach certifiée ICF et formatrice, avril 2016, nandenmatten@coaching-services.ch

P.S. Notre formation « Explorer son identité » constitue le moyen idéal pour engager ce parcours de connaissance de soi.