Noël : attachement et séparation

Lorsque je décide d’écrire un édito, je m’inspire habituellement de ce que l’actualité me dit, de ce que je vis actuellement ou de la période de l’année dans laquelle nous nous trouvons. Il est facile donc de penser qu’un édito de décembre va me conduire directement vers le thème de Noël, à moi ensuite de trouver le lien que je souhaite faire avec le coaching !

J’ai donc appliqué cette année la même recette et je me suis mise à évoquer ce que Noël représentait pour moi… Et là, surprise ! Je me suis sentie triste… Penser à cette fête m’évoquait plus ce que j’avais perdu (ou ceux que j’avais perdu) que la chaleur, l’amour et le partage… Et voilà mon édito tout trouvé : j’ai envie de vous parler d’attachement et de séparation. Indissociables l’un de l’autre : plus l’attachement est fort, plus la séparation est grande.

Nous disons souvent que la fin d’un coaching se prépare dès la première séance. Nous évoquons le fait que cette relation est conditionnée à un objectif et que l’autonomie du client quant à la résolution de ses difficultés est un but en soi ! Cette manière de présenter le coaching fait de nous, les coachs, d’excellents « techniciens » des processus… Mais qu’en est-il de la relation humaine ? Cette relation qui doit se mettre en place pour permettre l’émergence de la sécurité et de la confiance, elles-mêmes à la base de toute réussite ?

Je ne sais pas coacher sans éprouver le moindre attachement à mes clients. Et bien que ICF spécifie clairement que tout attachement sentimental est à proscrire dans une relation de coaching, je crois bien que je les aime tous un peu !

Dès lors, l’art du coach ne réside plus seulement dans le fait de poser des questions éveillant les consciences ou de proposer des outils parfaitement adaptés, mais peut-être bien dans le fait de savoir aimer ses coachés avec la plus grande subtilité et la plus grande prudence dans le dosage. Assez pour initier la confiance, l’envie de croire à nouveau en soi. Pour que le miroir que nous sommes leur délivre une image bienveillante d’eux-mêmes. Mais pas trop… pour ne pas tomber dans l’amour qui étouffe, qui rend dépendant et qui répond plus au besoin du coach que du client.

Et pour chacun de mes coachés, je me prépare à me séparer d’eux. Nous nous préparons à nous séparer l’un de l’autre… En faisant le bilan du chemin parcouru, des ressources découvertes en route, des exploits parfois réalisés, nous mettons en lumière que la fin de notre chemin ensemble n’est que le début d’un autre pas si terrifiant que cela !

Alors même si séparation il y a, encore et encore, je n’y perds rien, bien au contraire ! Chacun m’a apporté son lot de joie, d’apprentissage et d’expérience.

Je vous invite, chers lecteurs, à tenter ce chemin profondément humain et je vous souhaite de belles expériences ! Et de très belles fêtes à tous !

Natacha Andenmatten, coach et formatrice