On me demande parfois, et peut-être à vous aussi d’ailleurs, si le coaching peut potentiellement faire du mal. Ma réponse habituelle est que non, même dans les situations où le coaching ne donne pas de résultats probants et que les objectifs ne sont pas atteints, il est extrêmement peu probable que celui-ci ressente des effets néfastes de son coaching.

A mon avis, la raison est au final assez simple et peut se résumer ainsi. Un bon coach n’amène en principe rien d’autre que sa capacité à poser des questions auxquelles le coaché est seul à pouvoir donner une réponse. Il ne propose pas (ou très rarement) ses propres idées et conseils au sujet de la situation de son client. Le coach n’introduit donc pas de « corps étranger » à l’intérieur de la réflexion du coaché. Ce sont ces corps étrangers qui pourraient dans certains cas constituer potentiellement un risque, bien qu’il reste plutôt minime.

Ceci dit, pour proposer une réponse complète et équilibrée, il faut tout de même admettre que certains types de coachs peuvent ne pas présenter toutes les garanties possibles. Il vaut donc peut-être mieux les éviter.

Si, par exemple, vous sentez régulièrement que votre coach, par ses questions, essaie de vous amener où lui pense que vous devez aller et que vous vous retrouvez à devoir le suivre, c’est un  signe clair qu’il faut interrompre le coaching et prendre ses jambes à son cou.

Dans d’autres situations, il se pourrait que votre coach fasse preuve d’un optimisme quasi béat et qu’il vous promette monts et merveilles. Si votre coach utilise des phrases comme « libérez tout votre potentiel » « Vous êtes capable de tout », le temps est venu de fuir à toute vitesse.

Vous pourriez peut-être aussi entendre votre coach prononcer des « oui, mais… » un peu trop souvent (en passant, je ne peux que vous conseiller fortement de regarder le film du même nom dans lequel Gérard Jugnot joue le rôle d’un psychothérapeute). Le « oui, mais… » agissant comme un effaceur universel, il annule tout ce qui a été dit dans la phrase précédente (oui, la vôtre, de phrase). Quand vous l’entendez dans la bouche de votre coach, cela indique souvent qu’il ressent de l’agacement car vous ne répondez pas à ses questions comme il aimerait que vous le fassiez. Quelques « oui mais… » devraient vous amener là aussi à vous lever et à vous diriger vers la porte.

Un autre type de coachs est celui qui vous pose régulièrement des questions auxquelles vous vous entendez répondre « Si je le savais, je ne serais pas là ». Ce sont souvent des questions du type « Comment pourriez-vous faire pour… », surtout si elles sont posées au début d’une rencontre, qui peuvent provoquer du coup un certain malaise. Il faudrait être particulièrement sympathique et compréhensif pour rester dans ces conditions et donc, mieux vaut sortir immédiatement.

Et si par hasard, vous tombez sur un de ces coachs (les pires de tous) qui visiblement prennent du plaisir à souligner fortement les défauts de leurs collègues, un départ précipité pourrait également s’imposer…

Quoi, vous êtes encore là ? Mais, fuyez, malheureux !!

Fred Panza, coach et formateur, mars 2015