Il est 18h, un mardi et je rentre chez moi. La journée a été bonne et il fait beau.

J’ai la chance d’avoir un jardin et dans ce jardin : un hamac.  Après avoir posé mes affaires, vérifié que tout va bien pour mes enfants qui sont déjà presque en vacances (nous sommes fin juin lorsque je vous relate cette histoire), rangé quelques affaires qui trainent dans l’entrée et dans la cuisine (merci lesdits enfants !), j’aperçois mon hamac qui se balance doucement dans une petite brise. Je suis prise d’une soudaine envie de m’arrêter et de m’allonger avant d’attaquer la préparation du repas du soir. Ni une ni deux, me voilà en train de me balancer tranquillement dans l’objet tant convoité. Là, normalement vous vous dites :  « Whaouu, c’est idyllique comme tableau ! ». Et bien c’est là que tout se complique !

Approximativement  quatre secondes après m’être allongée, je jaillis comme un pantin de sa boîte de mon hamac  car je réalise que j’ai oublié d’acheter le pic-nic dont mes filles auront besoin pour leur course d’école du lendemain. Heureusement il me reste 15 min avant la fermeture du magasin du coin.

Il est 21h, je finis enfin de ranger la vaisselle et mon hamac me fait toujours de l’œil. Je décide donc de retenter l’expérience. Je m’allonge. Je respire. Je ferme les yeux en me répétant « Détends-toi… ». Cette fois, je sais que j’ai terminé mes tâches de la journée et pourtant, je ressens comme une tension dans le corps. Un grésillement intérieur qui fait comme un tic-tac d’horloge me rappelant que les secondes passent, qu’il y a toujours encore quelque chose à faire, que la liste de mes tâches à faire est toujours là, présente dans ma tête comme dans mon corps visiblement.

Je prends note du message et je m’interroge : Cette journée était une journée normale, pourquoi donc est-ce que je ressens cette tension ? J’aime mon travail, j’ai une chouette famille, alors qu’est-ce qui cloche ?

Et bien interrogez-vous aussi ! Qu’est-ce qu’une journée de travail normale aujourd’hui pour vous ? Je réalise que dans mon cas, une journée de travail normale c’est partager mon attention, mon énergie entre différentes situations de coaching, organiser mon travail actuel et futur, construire  et délivrer des formations, répondre à une multitude de mails, de téléphones, écrire des rapports, planifier, facturer, comptabiliser, prospecter…et j’en passe. A cette journée de travail, j’ajoute le téléphone au pédiatre, au dentiste, le taxi-maman pour aller aux activités parascolaires, les courses, le ménage, les repas…. Et tout cela c’est normal ??? Et bien oui…. Selon un certain fantasme de notre société qui veut que l’on réussisse sur tous les plans en même temps et avec le sourire d’une figurine playmobil en plus !

Il est peut-être temps de commencer à être réaliste, du moins en ce qui me concerne. Je n’ai toujours pas de superpouvoirs, ni de cape cachée dans mon armoire, alors pourquoi faire semblant d’être une super-héroïne ? Ce piège-là est d’autant plus à éviter que le métier de coach n’est pas compatible avec cette posture. Nous devons à nos clients de leur accorder notre meilleure attention, d’être pleinement présents dans la relation. Et comment faire si nous véhiculons le message malgré nous que l’hyperactivité est la solution à une survie professionnelle ? Dans mon cas, c’est même un comble sachant que j’accompagne des personnes en situation de burnout ! Faites comme je dis et surtout pas comme je fais !

J’ai de quoi réfléchir ces prochaines semaines !

En partageant avec vous ces réflexions personnelles et mes propres faiblesses, je souhaite vous inviter à repenser votre hygiène de vie comme étant une hygiène du coach, une marque de professionnalisme. Comme le dit si bien un de mes ami coach citant Laurent Gounelle : « Je resterai altruiste, mais en gardant à l’esprit que le premier cadeau à faire aux autres est mon équilibre. »

Bel été !

Natacha Andenmatten, coach certifiée ICF et formatrice, juillet 2017
nandenmatten@coaching-services.ch