Cheminer entre instabilité extérieure et paix intérieure

Instabilité. C’est le mot le plus approprié pour décrire ce que je traverse actuellement. Dans mon entourage, rencontres et sorties semblent difficiles à fixer et à maintenir. Les imprévus – entraînant des changements de date, d’horaire, de programme – sont beaucoup plus nombreux autour de moi qu’il y a ne serait-ce que quelques mois en arrière.

Est-ce seulement mon monde à moi qui est chamboulé ? Ou y a-t-il quelque chose de plus général ? D’autres personnes me font l’écho d’une instabilité similaire dans leur vie et autour d’elles. Cela ne suffit évidemment pas à en faire une généralité. Mais qu’elle soit générale ou pas, cette instabilité me perturbe et m’inquiète. Nervosité, sommeil irrégulier, pensée en arborescence qui cherche des hypothèses, des explications, un sens… L’instabilité n’est-elle que passagère ? Est-elle annonciatrice d’autres changements à venir plus profonds et radicaux ? Mais quel type de changements ? Avec quels impacts ?

Dans ce genre de situation, je retombe toujours dans le même piège, même si je le connais : je me crispe, je me bats contre la réalité, je cherche l’erreur (qu’ai-je fait de faux, qu’aurais-je dû faire autrement), je cherche des solutions (que dois-je faire pour réparer, pour que ça change, pour que tout aille mieux) … Mais comme pour bon nombre de situations dans la vie, il n’y a ni erreur, ni solution. Simplement une réalité douloureuse que j’ai de la peine à m’avouer et à accepter comme telle.

Parfois, j’arrive malgré tout à ouvrir un espace en moi-même pour accueillir ma douleur (angoisse, frustration, désespoir…) : je la nomme, je l’écoute, je la laisse s’exprimer, sans chercher à la changer. Je tremble, je crie ou je pleure un bon coup. Et je me rappelle qu’une douleur peut paradoxalement aussi être vécue comme un cadeau.

Et si l’instabilité et l’incertitude environnantes étaient tout simplement des invitations à se recentrer et à se retrouver ? À reprendre contact avec nos ressentis, avec ce qui nous rend vivants ? À accepter de s’établir et de s’enraciner dans ce qui nous constitue au plus profond de nous-mêmes ? Et, qui sait, à apprendre à faire la paix avec notre réalité, aussi bien intérieure qu’extérieure ?

Être coach, pour moi, implique parfois aussi partager son vécu, ses vulnérabilités, ses questionnements, ses réflexions… pour permettre à d’autres d’élargir ou de changer leurs perspectives sur ce qu’ils vivent et sur eux-mêmes. Et cheminer ensemble au cœur de notre humanité commune. 

Myriam Küng – Coach et membre de la direction de Coaching-Services.