En mai : parlons du travail du coach et du coaché

Il est de retour le joli mois de mai, le mois symbolique du travail. Oui, vous avez bien lu : c’est de travail que nous aimerions parler. Un thème qui peut surprendre dans un contexte de coaching qui se veut bienveillant et libérateur… Car la notion de travail n’est pas des plus agréables à évoquer : la vie actuelle et le système poussent tout en chacun, parfois, à le subir. Il peut être synonyme d’injustices, de pénibilité pour bon nombre de gens. 

Et pourtant, le travail pour le bon fonctionnement de notre société est un des piliers du vivre ensemble. Il permet le partage ainsi que l’entraide, comme pour celui qui s’occupe des déchets de nos rues ou pour celle qui laboure les champs, par exemple. Le travail a donc aussi quelque chose de noble. 

Qu’en est-il du coaching ? Qu’est-ce que le travail du coaché ? Qu’est-ce que celui du coach ? Et comment s’imbriquent-ils ? 

Voyons d’abord en quoi consiste le travail du coaché. Dans le domaine du coaching, celui qui choisit de s’inscrire dans cette dynamique ne sait pas forcément, avant de commencer, qu’il va être sollicité activement. En effet, il est la matière. Sa propre matière à travailler. Il est celui par qui et en qui le changement arrive, celui qui peut accueillir intimement la prise de conscience. De ce point de vue, la première étape pour le coaché consiste à accepter d’être la matière première. Que cette matière soit fine ou brute, qu’elle ait de la consistance ou pas, le coaché doit pouvoir s’appuyer sur elle, la malaxer, la pétrir pour atteindre une transformation, LA transformation. C’est donc partir à la recherche d’une partie d’honnêteté entre soi et soi. Nul besoin que ce soit précis et limpide. Plutôt l’image du caillou que l’on retire de sa chaussure et l’envie de sentir ou d’imaginer que l’on pourrait marcher plus facilement ensuite, se sentir plus léger. Le caillou est rustique et non taillé, ou poli et sculpté. Peut-être, on le roulera au creux de sa main ou on le jettera au loin. Le but ? Se donner de l’envergure pour cueillir une fleur, revoir le ciel, sentir l’eau ou retrouver le sourire, son sourire. C’est aussi le moment pour créer l’étincelle, trouver la paix, un rythme différent, un élan. Avoir une nouvelle perception et se reconnecter à ses valeurs, réussir à s’exprimer ou réapprendre à marcher. 

Pour y arriver, le coaché n’est pas seul. C’est là qu’intervient le travail du coach. L’Art du coaching consiste à faire faire, à placer le coaché au centre, à lui permettre de se responsabiliser et d’être l’acteur de sa vie. Le coach partage des hypothèses, propose des outils, des mises en mouvement, des exercices… Selon les besoins de son coaché, il permet au vent d’apporter son souffle, ou il aide à protéger la flamme pour tenir debout. Le coach est essentiel pour croire en son coaché et ses ressources, pour transmettre la force du travail et ce que cela implique. Pour cela, et c’est là que cela devient pertinent, le coach doit faire le même travail que le coaché s’il veut être à la hauteur : être la matière, le caillou brut ou poli, dialoguer avec sa part d’honnêteté, recréer le feu à chaque fois, se connecter à sa foi et se remettre en question. Travailler sa partie réflexive, comme une pierre que l’on sculpte, qu’on lisse sans relâche. Avoir l’envie de le faire avec l’idée que ce travail est ce que l’on peut offrir de mieux à son coaché, sans mot, sans discours, juste par la force du travail et l’exemple simple et pur. Créer l’alchimie, être dans la sincérité et chercher la justesse. La justesse en soi d’abord pour que celui qu’on accompagne puisse à son tour s’en approcher. C’est ainsi que le travail du coaché et du coach s’imbriquent pour créer une dynamique positive et constructive, pour nourrir et libérer les élans de vie, pour ouvrir les fenêtres trop longtemps fermées. 

Par ces lignes, nous vous invitons à redonner au travail ses lettres de noblesse, en ce joli mois de mai. 

Jehanne Frotin, Coach certifiée.
Myriam Küng, Coach, formatrice et membre de la direction de Coaching-Services.