Rendre hommage

Début novembre, il est de coutume pour certain.e.s, de rendre hommage à leurs défunts, aux proches disparus, peut-être des parents, des amis, qui ont, de par leur existence, contribué à enrichir la personne qu’ils sont aujourd’hui.

Inévitablement, cela me questionne sur les différentes étapes de mon propre cheminement :

  • Qui étais-je quand j’ai commencé à vouloir comprendre, questionner, accompagner… ?
  • Qu’est-ce ou qui a permis à cette personne de faire ces choix-là ?
  • Comment rendre hommage à celles que je ne suis plus ?

Chacune des versions de moi a permis d’une façon ou d’une autre, l’émergence de celle que je suis aujourd’hui : dans la prise de décision, dans le choix, dans l’action, la détermination et la volonté.

Toutefois, une autre facette de moi a également joué un rôle crucial ! Celle qui a parfois dit « je n’en peux plus », « j’en ai assez », « je n’y arrive pas ». Celle qui, par moments, a ressenti le découragement, le sentiment d’impuissance, la perte, l’isolement, la colère. La même qui a osé appeler une amie, pousser la porte d’un thérapeute, d’un médecin, d’un coach…

Comme tout un chacun, j’ai évolué, mais je ne serais probablement pas celle que je suis aujourd’hui sans ces étapes. Étais-je en posture de faiblesse ? Forte mais ne le sachant pas ? Qu’est-ce qui en moi m’a permis jadis de continuer malgré tout ?

 

A qui doit-on rendre hommage ? A la personne qui est enfin dans la réussite ou à celle qui a tenté le premier pas ? Aujourd’hui je me retourne et j’aimerais remercier cette dernière, la féliciter, peut-être l’inviter à observer ce qu’elle a réussi à devenir au travers du miroir que je lui tends.

Et nos coachés alors ? Ceux et celles que nous applaudissons une fois l’objectif atteint, est-ce que nous pensons, en tant que témoin du chemin parcouru à leur offrir un espace de « réconciliation » avec la version d’eux-mêmes qu’ils ont quittée ?

Pensons-nous à leur offrir la possibilité de…se rendre hommage ?

Un vieux sage qui a contribué à mon apprentissage de la Systémique, soulignait un paradoxe dans l’expression « aller de l’avant ». S’agirait-il de continuer à regarder invariablement dans la direction de ses pieds ou de s’autoriser à se retourner et à jeter de temps en temps un coup d’œil « à l’avant », celui qui nous a mené là où nous nous trouvons ?

Quel que soit le sens que nous lui donnons, peut-être aurons-nous l’opportunité de dénicher et de récolter, ici ou là, de précieuses pépites d’estime de soi.

Abé Godonou. Coach, formatrice et co-directrice de Coaching-Services.